L’économie circulaire en substitut au tri sélectif ?

Le gouvernement français semble prendre les mesures nécessaires afin de convertir tous les citoyens à l’écologie. En juin dernier, un projet de loi a été soumis au Conseil National de la Transition écologique et en début juillet, au conseil des ministres. Cette loi porte sur l’économie circulaire, appliquant le principe du pollueur-payeur. Bonne idée ou danger pour l’économie ? Explications.

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

Grande contrainte pour l’industrie française, ce principe est la mise en application d’une théorie développée en 1920. Elle oblige les producteurs à payer des frais à hauteur de la pollution engendrée par leurs exploitations ou produits finis.

En d’autres termes, chaque producteur est responsabilisé dans le traitement de ses déchets. Il paie une taxe afin de permettre à des organismes écologiques de s’occuper de ses déchets en les collectant, les dépolluant et en les valorisant.

Il s’agit d’une taxe applicable en France depuis 2004, année à laquelle l’industrie pneumatique a commencé à verser ce type de contribution écologique. Mais à partir d’aujourd’hui, la loi qui l’accompagne est valable pour différents domaines dont le tabac, le sport, les lingettes jetables, car, les déchets des producteurs concernés sont difficiles à recycler ou réellement non-recyclables.

Économie circulaire VS tri sélectif

Le tri sélectif est un système adopté en France depuis une vingtaine d’années. Il responsabilise tous les citoyens dans le but de faciliter le tri des déchets et donc de rendre également plus faciles le recyclage et la dépollution.

L’économie circulaire, quant à elle, est un peu plus ambitieuse. Elle veut augmenter le volume et les types de déchets traités suivant la politique écologique de l’Union Européenne (objectif : déchets collectés à 90%). Cette mesure pourrait également encourager la production zéro déchet pour moins de taxe.

Cependant, l’économie circulaire pourrait être la cause d’une augmentation de près de 20% du prix de vente de plusieurs produits. Cela s’explique par le fait qu’elle est liée à un système qualifié de « bonus-malus », bénéfique pour l’écologie, mais coûteux pour les industriels et les ménages.

Alors, l’économie circulaire : amie ou ennemie ?

Dans la mesure où l’économie circulaire va faciliter de manière considérable la collecte de déchets en les affectant à de nombreux organismes écologiques, il s’agit d’une bonne idée. Cela permettra de valoriser un maximum de déchets, ce qui rentre dans la vision européenne.

Néanmoins, le contribuable aura du mal à encaisser une éventuelle hausse de prix des produits qu’il utilise tous les jours, vu l’état financier général du français de classe moyenne. En effet, qui dit hausse des coûts de production implique également hausse du prix à la consommation.

Quant aux professionnels du recyclage, la fédération des entreprises du recyclage ou Fédérec a fait entendre son avis sur le sujet : ce projet de loi ne s’attaque qu’aux problèmes mineurs pour tourner le dos à ceux qui nécessitent réellement une considération. Son application, selon elle, engendrera des conséquences désastreuses.

Photos : magazine-avantages.fr

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