Que se cache-t-il derrière la santé connectée ?

Que se cache-t-il derrière la santé connectée ?

Notre quotidien se trouve aujourd’hui envahi par les nouvelles technologies. De plus en plus développées, certaines d’entre elles visent désormais à suivre, contrôler et améliorer notre santé. La santé connectée consiste, entre autres, à collecter des données, à suivre le patient ou à anticiper des maladies. Mais ces nouvelles technologies ne sont-elles vraiment qu’avantageuses pour notre santé ? Lors de la Maddy Keynote qui se tenait dans la capitale française les 30 et 31 janvier 2020, trois experts nous livrent leur analyse sur la fiabilité de ces objets révolutionnaires.

La santé connectée : pour un meilleur accompagnement des patients

e-santé

Les applications intégrées sur nos smartphones sont de plus en plus nombreuses. Certaines sont même associées à une montre ou à un bracelet connecté. La santé connectée séduit de plus en plus. D’ailleurs, la Directrice du Centre d’Innovation Digitale de Sanofi, Isabelle Vitali affirme qu’elle connaîtra une forte croissance d’ici 2023, avec un marché mondial estimé à 235 milliards de dollars. Le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre des maladies chroniques en sont les explications.

Par ailleurs, les nouvelles technologies, devenues aujourd’hui indispensables, ont également envahi le domaine de la santé. Aussi bien les médecins que les patients se sont digitalisés. De leur côté, les lois et les réglementations en vigueur se sont également adaptées à ces révolutions technologiques.

Éric Carreel, le fondateur de Withings et Zoov, quant à lui, estime que ces nouvelles technologies permettront un meilleur accompagnement des patients. Selon lui, si auparavant la médecine consistait à prendre en charge les urgences dans les hôpitaux, les cabinets et autres lieux dits médicaux, aujourd’hui, elle est surtout axée sur la prévention des maladies et l’accompagnement des patients. L’ingénieur estime que « l’Internet des objets connectés » nous est, désormais, devenu indispensable. Grâce à la récolte de données quotidiennes, les tendances sont dorénavant identifiables.

Un futur prometteur pour la santé connectée

Certes, le bouleversement apporté par ces technologies de demain est encourageant. Cependant, selon Isabelle Vitali, les médecins aussi bien que les patients auront besoin d’apprentissage. Le taux d’adhésion auprès du professionnel de la santé va certainement s’accroître lorsqu’il saura comment exploiter, analyser et utiliser les données recueillies par ces objets connectés.

De son côté, Pierre Foulon, Directeur du laboratoire BRAIN e-NOVATION démontre son assurance quant au futur de l’e-santé. En effet, selon lui, les problèmes de déserts médicaux vont être résolus par ces innovations. À lui de souligner que l’évolution du rôle des pharmacies témoigne, par exemple, de la mise en place progressive d’une organisation. Dans un futur proche, celles-ci seront des points relais et pourront prendre en charge des actes de soin.

L’entrepreneur français, Éric Carreel, quant à lui, déplore la lenteur de la transition numérique de notre système de santé. Selon lui, outre la saturation de nos corps médicaux, ces derniers se méfient des données récoltées. L’ingénieur souligne, par ailleurs, que les Américains se basent essentiellement sur l’e-santé pour améliorer leur système de soins.

Depuis quelques années, de nouvelles professions ont même vu le jour, en l’occurrence celle de physician extender pour prendre en charge le traitement des données et l’accompagnement des patients. De plus, les géants du numérique tels que Google et Apple ont déjà misé sur la santé connectée. Des gadgets comme l’Apple Watch, capables de détecter une fibrillation auriculaire, sont désormais très convoités sur le sol américain.

Quid de la conservation de l’éthique des données ?

À cette question, Isabelle Vitali affirme que des lois existent et que le patient est tenu informé lorsque l’on utilise ses données. Son accord est même requis dans certains cas. Même discours pour Éric Carreel en assurant que les réglementations en vigueur encadrent l’utilisation de nos données. De ce fait, les crispations et les peurs se dissiperont peu à peu. De son côté, Pierre Foulon précise que de l’irréprochabilité aussi bien scientifique, technologique, clinique qu’étique va dépendre la crédibilité aux yeux de tous.

Illustrations : actu.meilleurmobile.com ; france-assos-sante.org